Archives dans 19 mai 2023

L’assurance juridique : une option intéressante pour les victimes de violences intrafamiliales

L'assurance juridique : une option intéressante pour les victimes de violences intrafamiliales

Les victimes de violences intrafamiliales sont souvent confrontées à des démarches juridiques longues et coûteuses pour obtenir justice, protection, réparation. Les frais d’avocat, d’enquête, de procédure peuvent rapidement s’accumuler et peser lourdement sur le budget des victimes. Pour les personnes qui ont quitté leur agresseur, ces problèmes financiers se rajoutent aux traumatismes liés à la violence déjà subie.

L’assurance juridique est une option intéressante pour les personnes qui souhaitent se soulager des frais d’avocat.

Les victimes de violences intrafamiliales devraient le savoir pour en bénéficier si elles en ont besoin. Cette assurance permet de bénéficier d’une assistance juridique en cas de litige et de prise en charge +/- limitée des frais de procédure et d’enquête.

Elle peut être souscrite dès le mariage ou à tout moment ultérieur et peut être incluse dans une assurance habitation ou automobile ou souscrite de manière autonome.

Quand contracter une assurance juridique ?

Il est conseillé de souscrire une assurance juridique dès que possible, notamment dès le mariage. L’amour n’empêche en rien la prudence et le bon sens.

Si vous êtes déjà en situation de violence intrafamiliale et que vous envisagez de quitter votre conjoint, il est important de souscrire rapidement une assurance juridique pour vous protéger des éventuelles conséquences financières de la procédure de divorce ou de séparation. Les sommes montent très vite, les frais de justice (d’avocat) sont très élevés !

Combien coûte une assurance juridique ?

Le coût varie en fonction de plusieurs critères, tels que l’étendue de la couverture, le type de contrat, le montant de la franchise, etc. Le coût est souvent de moins de 10€ par mois.

Il est important de comparer les différentes offres proposées par les compagnies d’assurance pour trouver celle qui convient le mieux à vos besoins et à votre budget. Il est également possible de bénéficier de tarifs préférentiels en souscrivant plusieurs contrats d’assurance auprès de la même compagnie. Il est important de noter que les termes et les conditions de chaque contrat d’assurance juridique peuvent varier considérablement, il est donc essentiel de bien comprendre les clauses du contrat avant de souscrire. En gros, il faut lire les petites lignes…

Quels sont les bénéfices de l’assurance juridique pour les victimes ?

Les assureurs proposent en général les trois prestations suivantes :

  • Des informations juridiques délivrées par des juristes de la compagnie d’assurance, si on a quelques questions à poser.
  • L’accompagnement de l’assuré(e) dans un cadre amiable ou judiciaire : rédaction de mises en demeure, expertises, conciliation, si la procédure reste légère.
  • La prise en charge des frais de procédure : honoraires d’avocat, frais d’expertise en fonction des barèmes. Un avocat peut ainsi vous conseiller sur vos droits et vous représenter devant les tribunaux.

En somme l’assurance juridique permet de bénéficier d’une assistance juridique assez large en cas de litige tout en vous évitant de supporter totalement les coûts importants d’une procédure judiciaire.

Attention, souvent l’assurance ne couvre pas toujours les premières démarches de séparation mais peut fonctionner dans le cas d’une révision des droits de visite ou de garde d’enfant par le JAF et fonctionne pour le pénal si plainte ou si plainte classée avec constitution de partie civile. Il faut la voir comme une prise en charge qui allège les frais de procédure et d’enquête mais qui ne les annule pas.

Quelles autres options existent pour recevoir une aide juridique moins coûteuse ?

Les frais liés aux démarches juridiques peuvent être pris en charge par l’État dans certaines situations, notamment lorsque la victime n’a pas les moyens financiers de faire face à ces frais. Les victimes de violences intrafamiliales peuvent ainsi bénéficier de l’aide juridictionnelle pour être assistées d’un avocat et pour que les frais de procédure soient pris en charge.

Il existe également la possibilité de faire fonctionner son assurance habitation pour payer partiellement les frais d’avocat, en cas de violence intrafamiliale lorsque la personne n’est pas partie de son domicile. N’hésitez pas à vous tourner vers la vôtre.


Vous trouverez de nombreuses autres ressources ici , par exemple « Le gaslighting, vous connaissez ? » ou encore « Violences sexuelles : des conséquences dévastatrices sur la santé des victimes« , et « La coparentalité avec un pervers : 6 conseils pour vous aider à naviguer dans les eaux troubles sans faire naufrage« ,…

Faut-il médiatiser son histoire de victime de violences sur les réseaux ?

Faut-il médiatiser son histoire de victime de violences sur les réseaux ?

De nombreuses victimes de violences intra-familiales se tournent vers les réseaux sociaux pour médiatiser leur histoire car elles sont confrontées à des situations où elles ne sont pas entendues par la Justice.

A la fois pour se défendre, pour dire leur vérité, elles prennent le risque d’exposer leur affaire, de manière anonyme ou non, espérant que cela leur apportera de l’aide.

Ces témoignages, bien que très difficiles à exprimer, sont nécessaires dans leur lutte contre les violences intrafamiliales qu’elles ont subies, car ils permettent de rendre visible des dysfonctionnements dont la société n’a pas conscience.

Cependant, ces publications médiatiques sont souvent reprochées à la victime lors des audiences. La Justice, et plus particulièrement la partie adverse, n’apprécient pas du tout cette mise en lumière et le zoom inusuel sur leurs pratiques. L’argument est que ces publications sont considérées comme une forme de pression sur le processus judiciaire, ce qui est faux. Déjà, c’est (hélas) leur donner bien trop de pouvoir…

Mais surtout, c’est passer totalement à côté de ces appels au secours. Les victimes ne médiatisent pas leur affaire pour avoir des likes sur les réseaux, elles ne cherchent pas à corrompre qui que ce soit. Elles le font pour se défendre car elles n’ont plus d’autres choix ! Elles se sentent acculées par les injustices.

Sans doute que dans une société où les victimes seraient entendues, où le principe de précaution aurait plus de poids que la présomption d’innocence, qui protège surtout les agresseurs, où les professionnels seraient formés aux principes de l’emprise et du contrôle coercitif, ces témoignages sur la place publique n’auraient pas lieu d’être. Seulement, on n’en est pas là.

Ces victimes utilisent simplement leur droit à l’information pour rendre publique leur affaire. Ce droit est fondamental pour leur permettre de se défendre et de lutter contre leurs agresseurs. Il permet également de sensibiliser l’opinion publique aux problèmes liés aux violences intra- familiales et de mettre en lumière les failles éventuelles du système judiciaire.

Idéalement, il faudrait que ces personnes soient soutenues par leurs avocats. Ces derniers pourraient avancer quelques arguments pour défendre les clientes à qui on reprocherait d’avoir médiatisé leur affaire.

  • Le droit à la liberté d’expression : En médiatisant son affaire, la victime exerce son droit à la liberté d’expression et cherche simplement à alerter l’opinion publique sur les violences qu’elle subit.
  • L’absence d’alternative : souvent les victimes de violences intra- familiales n’ont pas d’autre choix que de médiatiser leur affaire pour être entendues, surtout si la justice ne leur accorde pas la protection dont elles ont besoin.
  • L’intérêt général : Les publications médiatiques sur les violences intrafamiliales peuvent avoir un impact positif sur la société, en sensibilisant l’opinion publique aux problèmes liés à ces violences ou en brisant le tabou et la honte qui entourent ces violences, encourageant ainsi d’autres victimes à parler.
  • La sécurité de la victime : Dans certains cas, médiatiser peut également contribuer à protéger la sécurité de la victime. En rendant son histoire publique, la victime peut alerter son entourage et les autorités compétentes de la situation de violence qu’elle subit et ainsi obtenir une protection accrue.

Médiatiser ne doit pas être encouragé à tout prix, car le prix est parfois très important pour la victime si la Justice décide de lui faire payer son audace. Mais elle peut parfois être un moyen nécessaire pour faire entendre sa voix. Autre bénéfice, les victimes peuvent trouver un réconfort qui leur était jusqu’alors inaccessible, au travers des gens qui les suivent et les encouragent.

Médiatiser n’est PAS une action futile ou malveillante, elle est un appel à l’aide supplémentaire, justifié au vu du contexte.

Nous encourageons la Justice à prendre en compte ces publications comme une partie intégrante du processus de défense des victimes et à reconnaître que la médiatisation leur permet de retrouver un peu de la confiance kidnappée par l’agresseur. C’est une forme de reprise de pouvoir, nécessaire après des années d’emprise.

De même, n’hésitez pas à soutenir la parole des victimes car elle est difficile à exposer.

Cela demande beaucoup de courage de dévoiler toutes les violences subies par ces femmes et/ou leurs enfants.


Vous trouverez ici les témoignages que nous avons recueillis.

Comment les agresseurs continuent d’utiliser discrètement le controversé SAP

Comment les agresseurs continuent d'utiliser discrètement le controversé SAP

On le sait, on le répète, le syndrome d’aliénation parentale (SAP) est l’invention d’un psychiatre du siècle dernier, Gardner, par ailleurs critiqué pour ses positions soutenant la pédocriminalité. Le syndrome d’aliénation parentale (SAP) est censé décrire un comportement continu de l’enfant qui rabaisse et insulte l’un de ses parents sans justification. Par exemple, un enfant qui accuse son père d’inceste…  Selon Gardner, ce comportement qui ne nuit qu’au pauvre père est dû à une combinaison de facteurs, dont l’endoctrinement par l’autre parent, la mère manipulatrice et toute puissante…

Depuis, la science est passée par là, il a été prouvé que ce concept de SAP n’a rien de scientifique et que ses arguments sont vagues et subjectifs, sans parler du biais négatif important contre les mères qui dénoncent les abus.

Malgré sa nullité scientifique, le SAP reste un argument apprécié des avocats peu scrupuleux ou misogynes, ainsi que des « experts » et travailleurs sociaux. Mais depuis que des associations, des psychiatres compétents et d’autres professionnels éclairés dénoncent ce faux syndrome et ses conséquences dévastatrices sur les victimes, ces mêmes personnes tentent de jouer profil bas. Elles ont compris qu’il était facile de décrédibiliser cet argument, alors elles le contournent.

Fini le syndrome d’aliénation parentale ! Bienvenue… les synonymes !

La mère n’est plus aliénante. Elle est trop fusionnelle, trop rigide, sans concession, trop protectrice… Les mères influencent, insinuent, profitent, exploitent, utilisent l’enfant pour se venger, l’étouffent… Elles mentent…

Ces expressions ne sortent pas de nulle part. Ce sont celles employées par les défendeurs des agresseurs, celles qui sont martelées lors des plaidoyers et qui convainquent les juges. Sans aucune preuve et visiblement sans aucune honte non plus, ils accusent la « toute puissance maternelle » de n’avoir de cesse que briser la vie des pauvres agresseurs innocents…

S’appuyant sur une vision patriarcale de la société, ces gens affirment avec conviction que la mère place l’enfant dans un conflit de loyauté, qu’elle est atteinte du syndrome de Münchhausen (pour varier les plaisirs), qu’elle transfère son vécu et ses propres angoisses parce qu’elle est paranoïaque, surprotectrice, projective, toxique… Le champ sémantique de la folie est largement exploité :  hystérique, dépressive, manipulatrice. Bref la mère doit se faire soigner…

Voici un extrait de la plaidoirie de la partie adverse d’une maman protectrice, qui a tout perdu suite à cela :

« Madame ose MENTIR ». « Elle veut ÉLIMINER le père de la vie et du cœur de son fils ». « On demande à la justice de supprimer le père » « C’est un homme faible qui se couche devant la puissance de madame ». « Il n’y a qu’une seule façon de sauvegarder l’enfant et faire cesser cette puissance maternelle aliénante ». « Madame développe une argumentation délirante et fantasmée ». « Ce n’est pas la Cour qui va pouvoir lui donner le remède adéquat mais un autre professionnel, elle devrait consulter ». « Il y a beaucoup de choses d’affabulées et destructrices ». « Madame crée des scènes et des histoires inventées »

On pourrait en rire si ce n’était pas aussi pathétique et destructeur pour les victimes.

Il faut en finir avec ce syndrome d’aliénation parentale et toutes ses variantes anti-victimaires, non scientifiques invoquées dans les tribunaux.

Dans son rapport, la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE) préconise de proscrire le concept de syndrome d’aliénation parentale de tout l’appareil judiciaire. Elle rappelle que cette théorie, qui n’a pas de reconnaissance scientifique dans aucune classification internationale (ni à l’OMS ni au DSM américain), met en danger des enfants victime d’inceste.

Alors pourrait on enfin passer d’une culture de domination des femmes et des enfants à une culture de la protection ?


Vous pouvez aussi télécharger notre livret gratuit « Repérer, prévenir et agir contre les violences sexuelles faites aux enfants« , il fournit des ressources utiles pour les victimes. Et consulter notre articles sur le « Profil des agresseurs, dans les violences sexuelles faites aux enfants« .