Pourquoi ces conseils ?
Les interlocuteurs socio-judiciaires (juges, experts, éducateurs) cherchent souvent à détecter des conflits, parfois au détriment de la compréhension de la situation réelle (de la violence et non du conflit). Or ils ont hélas un poids considérable sur les décisions de Justice. Les magistrats débordés se réfèrent parfois uniquement à leurs rapports. Voici donc quelques conseils pour gérer ces rendez-vous délicats sans qu’ils se retournent contre le parent protecteur.
🎯 Votre objectif : montrer que vous êtes responsable et crédible, sans alimenter les stéréotypes ou idées préconçues.
1. Privilégiez les faits, pas les émotions.
🛑 Pas de débats inutiles. Les faits parlent d’eux-mêmes : racontez une scène précise plutôt que de généraliser. Ne donnez pas matière à interprétation, soyez factuel, concis.
🛑 Évitez les jugements sur l’autre parent en utilisant des termes émotionnels forts comme « manipulateur ou « menteur », qui peuvent être perçus comme un biais.
Exemple :
❌ « Il est toujours irresponsable. »
✅ « Lors de l’anniversaire de notre enfant, il a oublié de venir le chercher. »
2. Adoptez une attitude calme et tempérée.
Pourquoi ? Une attitude posée vis à vis des interlocuteurs inspire confiance et crédibilité. Alors prenez votre temps pour gérer vos émotions (évitez de couper la parole, crier ou s’emporter), et la qualité de vos réponses.
🎤 Exemple : Si on vous pose une question surprenante, prenez une inspiration, buvez une gorgée d’eau, et reformulez :
❌ « Vous n’avez pas lu le dossier ?«

✅ « Si je comprends bien, vous souhaitez savoir… ? »
Le non-verbal compte autant que vos mots. Restez ouvert(e), les bras détendus, avec un contact visuel respectueux.
3. Prenez le temps de réfléchir
Les interlocuteurs peuvent chercher à tester votre réaction ou feindre une empathie.
💡 Exemple de clarification :
« Qu’est-ce qui vous fait dire que… ? »
« Pourriez-vous préciser votre question ? »
Ne vous sentez pas obligé(e) de répondre immédiatement si la question vous déstabilise (surtout si elle vous déstabilise d’ailleurs). Vous pouvez prendre du temps pour réfléchir, trouver les mots justes et éviter les discours tranchés. L’objectif est de rassurer l’interlocuteur, montrer subtilement que vous ne correspondez pas au discours de l’agresseur, en le nuançant et, dans le meilleur des cas, en parvenant à le balayer.
4. Soyez courtois, même si c’est difficile.
Donner une impression de coopération aux interlocuteurs peut désamorcer les tensions :
« Merci pour votre observation, je vais réfléchir à votre point de vue. »
Appelez l’autre parent par son prénom, parler de « NOTRE enfant”…
S’il est question de parler des difficultés passées : « Je n’aurais pas abordé ce point spontanément, grâce à un travail thérapeutique, c’est du passé, mais pour répondre à votre question… »
🎯 Objectif : rester professionnel(le), même face à des remarques injustes ou biaisées. Ne coupez pas la parole et surtout évitez de paraître sur la défensive.
5. Structurez vos propos ET vos documents.
Apportez aux interlocuteurs des preuves tangibles ET simplifiées dans l’idée d’être vite compréhensible :
Une page ou deux pour résumer, un peu comme le ferait un CV.
📁 Gardez les documents officiels à portée de main mais ne les sortez que si on vous les demande
Une frise chronologique peut aider.
Exemple :
« Voici les comptes rendus des deux dernières années qui confirment ce que j’avance. »
Évitez les monologues et les digressions.
6. Adoptez une apparence soignée et sobre.
Pourquoi ? Dans nos sociétés, l’apparence influence hélas la première impression.
✅ Tenue recommandée : tenue sobre, simple et surtout, propre.
🛑 À éviter : maquillage vraiment trop prononcé, vêtements qui font trop négligés, vêtements troués. Trop de bijoux (certains sont parfois bruyants, ce qui peut parasiter l’entretien).
Astuce : Préparez votre tenue à l’avance pour éviter le stress.
7. Adoptez une attitude disponible et ouverte.

Disponibilité pour les rendez-vous : lorsqu’il y a trop de rendez-vous annulés avec les interlocuteurs socio-judiciaires, même pour de bonnes raisons, tels que travail ou rdv médical (et ils le sont souvent pour de bonnes raisons), cela n’est pas forcément bien compris par vos interlocuteurs.

N’hésitez pas à donner votre accord si les travailleurs sociaux souhaitent contacter le médecin traitant, le pédiatre, l’école, le psychologue,… Cela donne une image d’ouverture, et cela permet parfois que vos dires soient confirmés par des professionnels.
Tous ces conseils ne seront pas forcément pertinents pour vous, piochez et prenez ceux qui vous correspondent.
Votre calme et votre préparation peuvent tout changer.
Prenez soin de votre image, de vos mots, et restez centré(e) sur l’intérêt de votre enfant.

Cet article a été rédigé avec le concours d’une mère protectrice coachée par Ariane Fayon. https://www.arianefayon.fr/
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