Ils l’ont torturée. Elle a survécu. Aujourd’hui, Joy témoigne.

Ils l’ont torturée. Elle a survécu. Aujourd’hui, Joy témoigne.

La naissance de Joy est marquée par le rejet.

Elle arrive “en remplacement” d’un frère mort à la naissance. Ses parents ne la désirent pas et ils le lui font comprendre dès son arrivée.

Au sein de cette famille aisée, Joy subit quotidiennement de la maltraitance physique et psychologique. Les coups pleuvent pour un rien, elle dort sur une couverture à la cave, on lui dit qu’elle vaut “moins qu’un chien”. Elle est considérée comme un poids par ceux qui devraient la protéger et l’aimer.

Très jeune, elle est placée en pouponnière. À 6 mois, elle est hospitalisée après avoir été battue, mais ses parents étouffent l’affaire, grâce à leurs relations.

Pourtant, la famille est déjà suivie par les services sociaux. Joy n’a jamais su pourquoi. Sa mémoire est un douloureux gruyère et chaque tentative de spéléologie dans son passé fait refluer des torrents d’angoisses et d’atrocités.

A partir de ses 5 ans, son père commence à la violer quotidiennement.

Puis l’horreur s’intensifie.

Ses parents ne mettent pas beaucoup de temps à trouver un moyen de gagner de l’argent en la prostituant.

Des “clients” viennent régulièrement violer cette petite fille. Ses parents sont présents, filment, participent. Ces violences inouïes sont banalisées au sein du foyer.

Une petite sœur arrive, une enfant qui est inversement choyée. Tout ce que Joy n’a pas, sa sœur y a droit. Ne serait-ce qu’un lit… Rapidement, l’enfant s’autorise à avoir le même comportement violent que ses parents sur Joy. Elle la frappe, la maltraite, lui crie dessus.

Un jour, les voisins alertent la police car ils entendent une enfant hurler. Ils découvrent ainsi l’existence de Joy qu’ils ignoraient totalement.

Joy est placée plusieurs fois en foyer et en famille d’accueil, ce qui signifie que sa détresse a dû alerter des adultes. Pourtant ses parents parviennent systématiquement à la récupérer.

Et quand elle revient à la “maison”, elle est à nouveau privée de nourriture, battue, violée et enfermée… L’enfer sur terre.

En sixième, une professeure repère son comportement mutique anormal et l’emmène voir les services sociaux. Dans la même journée, un juge des enfants ordonne un placement d’urgence, car la situation apparait enfin extrêmement préoccupante.

Malgré cela, ses parents trouvent toujours un moyen pour la récupérer par la force. Ils l’attendent devant son collège ou la reprennent lors des droits de visite. Pour la protéger, Joy est transférée de foyer en foyer (elle a compté, elle a connu plus de 60 placements) afin de l’éloigner de ses géniteurs.

Joy n’arrive pas à se confier. Elle ne fait confiance à personne et garde tous ses douloureux secrets, persuadée que la gentillesse cache toujours une menace. Une chouette éducatrice comprend que la parole est compliquée, alors elle lui offre un carnet pour qu’elle puisse écrire et exprimer son ressenti. Ça fonctionne et Joy peut enfin laisser sortir le trop plein.

Mais il n’y a pas de magie, les traumatismes sont tellement importants qu’à 15 ans, Joy doit être hospitalisée. Elle est épuisée, comme vidée de toute énergie vitale.

L’idéal serait de rompre définitivement le contact avec ses géniteurs.

La Justice cherche à obtenir l’interdiction totale des droits de visite.

Hélas, à la veille de l’audience qui permettrait de statuer dans ce sens, sa mère et son amant orchestrent un dernier enlèvement, alors qu’elle est toujours à l’hôpital.

Pendant un mois et demi, Joy est déplacée constamment, violentée par sa mère et son amant. Sa génitrice la terrorise avec un couteau. Par miracle, Joy réussit à contacter une éducatrice, qui organise son sauvetage.

A nouveau hospitalisée en urgence, elle est ensuite placée dans un foyer ultra-sécurisé. Ce foyer signale officiellement l’affaire à la justice, déclenchant une enquête. La justice interdit enfin tout contact avec sa famille.

L’autorité parentale est retirée définitivement, et ses parents condamnés à de la prison.

Joy refuse d’assister aux procès, mais deux éducateurs la représentent. Après la condamnation, un éducateur la force à rendre visite à sa mère en prison, malgré le refus catégorique de Joy. Pendant cette confrontation, sa génitrice lui adresse cette phrase : « Tu vas crever avant moi. »

L’éducateur accepte enfin qu’elle coupe définitivement tout contact avec sa famille.

Après le procès de son père, elle entame un travail psychologique pour se reconstruire. Quand Joy devient mère pour la première fois, elle rencontre une infirmière qui deviendra la première personne à qui elle fait confiance, et son amie.

Joy rejette totalement la violence et élève ses enfants dans un cadre bienveillant. Ces derniers ne connaissent pas son passé, mais elle prévoit de leur en parler un jour.

Elle a écrit un livre sur son histoire, pour montrer que même après l’horreur, on peut s’en sortir.

Elle insiste sur l’importance de trouver une personne de confiance et d’accepter l’aide.

Je veux surtout montrer que malgré tout on peut s’en sortir, que rien n’est jamais perdue d’avance si on croise de bonnes personnes, patientes surtout et bienveillantes… Ne vous fermez pas complètement. Il existe des gens bien. Ouvrez-vous à eux.

JOY

Vous pouvez consulter d’autres témoignages ici.

Violences sexuelles en Australie : une réalité glaçante révélée

Violences sexuelles en Australie : une réalité glaçante révélée

Enquête Violences Sexuelles

Une étude menée par l’Université de NSW et les services sociaux jésuites a révélé des statistiques alarmantes sur les violences sexuelles commis sur des enfants en Australie, soulevant des questions cruciales sur la prévention et la détection de ces crimes.

Des Chiffres Inquiétants

Près d’un Australien sur six ressent des attirances sexuelles envers des enfants et des adolescents. De façon plus troublante, près d’un sur dix admet avoir commis des violences sexuelles sur des enfants, bien que la majorité d’entre eux restent non détectés par le système judiciaire.

Un homme sur 15 serait prêt à avoir des contacts sexuels avec un enfant de 14 ans ou moins, s’il était assuré de ne pas être découvert.

Profil de ces agresseurs potentiels non détectés

L’étude révèle que les délinquants sexuels non détectés tendent à être mariés, à avoir des revenus plus élevés et à travailler avec des enfants. Malgré une apparence de réussite, ils sont souvent confrontés à des problèmes de santé mentale et d’abus de substances.

L’étude a classé les hommes dans la catégorie des délinquants s’ils ont admis avoir commis au moins l’un des actes suivants en tant qu’adultes :

  • Visionner délibérément du porno mettant en scène des mineurs,
  • Flirter ou avoir des conversations sexuelles en ligne, utiliser une webcam à des fins sexuelles ou avoir des contacts sexuels en personne avec un mineur,
  • Payer pour des interactions, des images ou des vidéos sexuelles en ligne impliquant une personne âgée de moins de 18 ans.

De jeunes adultes figuraient parmi les personnes interrogées, mais la plupart des délinquants étaient plus âgés. L’étude révèle une réalité troublante : 10,2 % des hommes interrogés éprouvent des sentiments sexuels à l’égard des enfants sans pour autant passer à l’acte. Ces données soulignent une facette souvent négligée de la menace potentielle pour les enfants. D’autre part, environ 4,2 % des hommes se sont avérés avoir commis des délits sexuels envers des enfants sans ressentir d’attirance sexuelle à leur égard.

Les facteurs déclencheurs de leurs comportements peuvent inclure l’abus d’alcool et de drogues, des attitudes misogynes, un besoin de domination ou de contrôle, et l’anonymat offert par les plateformes en ligne.

Implication des Technologies dans les Violences Sexuelles

En effet, les délinquants sont fréquemment actifs en ligne, notamment sur les réseaux sociaux, les applications cryptées, les crypto-monnaies, et consomment de la pornographie violente ou de la bestialité. Cette réalité grave et douloureuse souligne le rôle de la technologie dans les violences sexuelles sur les enfants, soulignant l’urgence d’une action et d’une prise de conscience collective.

Grace Tame, militante et ancienne personnalité australienne de l’année, ainsi que Julie Inman Grant, commissaire à l’e-sécurité, ont mis en lumière la stratégie des agresseurs : ils se construisent délibérément une image de bienveillance et s’intègrent dans des institutions de confiance, renforçant ainsi leurs réseaux et leur couverture. Cette capacité à se camoufler dans la société complique la détection et la prévention des agressions sexuelles.

Mme Tame a souligné que ces conclusions sont confirmées par les témoignages des survivants, dévoilant le modus operandi des pédocriminels.

Résultats et Implications

Cette étude intitulée “ Identifier et comprendre les comportements et les attitudes des hommes australiens en matière de délinquance sexuelle à l’égard des enfants ” est pionnière en Australie sur les délinquants sexuels non détectés. Elle vise à renforcer la prévention et la détection précoce des agressions sexuelles sur les enfants. Elle met en lumière la nécessité d’une attention accrue envers les hommes de la communauté qui font du mal aux enfants, mais qui échappent au système de justice pénale.

Les résultats de cette étude sont un appel à l’action pour les autorités et le grand public, afin d’améliorer la protection des enfants contre les violences sexuelles. Elle insiste sur l’importance de briser le silence entourant ces crimes et de renforcer les mécanismes de prévention et de détection.


Concernant les violences sexuelles nous vous conseillons de lire nos articles  » Repérer, prévenir et agir contre les violences sexuelles faites aux enfants  » et  » Profil agresseur, dans les violences sexuelles faites aux enfants  » qui fournissent de nombreuses ressources pour prévenir et agir contre les violences sexuelles.

Le Rôle Crucial des Tiers de Confiance dans la Protection des Enfants Victimes de Violences Intrafamiliales

Le Rôle Crucial des Tiers de Confiance dans la Protection des Enfants Victimes de Violences Intrafamiliales

« Je viens de parcourir votre site et je peux vous dire à quel point c’est aussi compliqué pour les personnes tiers de confiance face aux services sociaux, toujours prêts à essayer de sauver l’insauvable, c’est-à-dire le parent maltraitant, au détriment des enfants.

La parole de l’enfant n’est pas entendue et on ne tient pas compte des observations des tiers dignes de confiance. On menace même ces derniers de placer les enfants s’ils disent quoi que ce soit. L’enfant est constamment obligé de faire face à son bourreau lors des visites médiatisées. Comment peut-il évoluer sereinement en faisant confiance aux adultes (qui lui répètent que le parent maltraitant est gentil et que ce que l’enfant dit, c’est du mensonge) ? »

Notre association reçoit beaucoup de témoignages bouleversants comme celui-ci, provenant de personnes confrontées à leur incapacité d’aider leurs proches victimes de violences intrafamiliales.

Nous profitons de la publication du décret n° 2023-826 du 28 août 2023 relatif aux modalités d’accompagnement du tiers digne de confiance pour partager notre vision des choses.

Dans ce paysage complexe de violences psychologiques, physiques, sexuelles, financières etc, les tiers de confiance émergent comme des figures cruciales dans la protection des enfants. Leur rôle qui devrait être essentiel et déterminant est souvent confronté aux mêmes dysfonctionnements de la Justice.

Et ils souffrent de ne pas être pris en compte par le système. Leurs responsabilités, leurs attentes, et la manière dont ils peuvent soutenir les enfants victimes de violences ne sont pas respectées.

Pour eux aussi, la confiance en la Justice est trahie.

Pourtant, les tiers de confiance devraient émerger comme des acteurs clés dans la protection des enfants.

Ces amis, membres de la famille élargie, enseignants, voisins, professionnels de la santé, etc., ont une relation privilégiée avec ces enfants et les familles, ils ont une connaissance éclairée de leurs souffrances. De part leur proximité, ils ont la confiance, la disponibilité, l’écoute active et le respect de leurs interlocuteurs. Ils sont un réceptacle important de confidences car ils croient la parole des victimes.

Cette proximité émotionnelle et leur accès à l’histoire des victimes devraient être exploitées par la Justice. Leurs observations devraient être rangées dans la catégorie des preuves en fournissant des détails précis.

Tous les tiers de confiance doivent faire face aux attentes formulées ou non des victimes : détecter les signes de maltraitance, fournir un espace sûr pour les enfants, agir comme des observateurs attentifs, etc. Mais on sait aussi qu’ils peuvent être malmenés : pression de la part des parents maltraitants, craintes pour leur propre sécurité, dilemmes moraux.

La Justice devrait apporter un accueil encourageant et un soutien sans faille aux tiers qui s’engagent pour protéger les victimes.

  • Créer un environnement accueillant : offrir aux tiers de confiance un espace où ils se sentent écoutés et compris.
  • Formation et soutien continu : renforcer leurs compétences pour reconnaître et agir face à la maltraitance.

Les tiers de confiance ne sont pas tous des professionnels formés à la protection de l’enfance. Ils ont besoin d’aide et de collaboration bienveillante avec des intervenants compétents. C’est ce travail en équipe qui a une chance de garantir la sécurité et le bien-être de tous (victimes et proches).

Si on trouve cet équilibre entre le soutien crucial aux enfants que les tiers peuvent apporter, leur coopération avec les services sociaux pour maintenir la confiance tout en partageant les informations nécessaires, alors on les aidera à naviguer dans le contexte complexe des violences intrafamiliales.

Le double objectif de soutenir les enfants sans compromettre leur propre sécurité sera respecté et la Justice pourra faire son travail au mieux.

Les tiers de confiance jouent un rôle essentiel dans la vie des enfants victimes de violences intrafamiliales. Leur engagement envers la protection et le bien-être de ces enfants est une force vitale pour un avenir meilleur.

En reconnaissant leur rôle complexe, en les soutenant avec bienveillance et en renforçant leur capacité à agir, nous pouvons contribuer à créer un environnement où les victimes de tout âge se sentent en sécurité, entendues et soutenues dans leur chemin vers la paix et la guérison.


Nous vous conseillons également la lecture de l’article « Les protecteurs experts… Ou comment la Justice force les victimes à devenir expertes dans les domaines liés à leur protection / survie« .